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Société

[Portrait] Nikola Tesla : le génie méconnu

Nikola Tesla

Nikola Tesla est un inventeur de génie. Peut-être même, un des plus grands cerveaux de la planète (non je n’en fais pas trop !). Notre quotidien regorge de ses innovations sans que nous nous en rendions compte. Sa motivation principale était que ses trouvailles soient utilisées pour le bien de l’humanité. Pour son énergie de prédilection, l’électricité, il souhaitait simplement que tout le monde puisse en bénéficier gratuitement et à volonté. Totalement utopiste pour les garants de ce marché juteux. C’est parce qu’il n’a jamais cherché la richesse ou la gloire, mais uniquement le bien être du plus grand nombre, que certains ont tout fait pour qu’il soit oublié.

Une origine modeste

Nikola Tesla (1856-1943) était ingénieur, électricien, mécanicien et physicien. Ces références donnent le ton sur ses capacités. Il se présente comme un Serbe de Croatie. Né d’une mère analphabète, mais intelligente et inventive et d’un père prêtre orthodoxe, il montre dès son enfance, des aptitudes hors norme. Le petit Nikola peut effectuer de tête des calculs mathématiques très compliqués qui auraient normalement nécessité une table de calcul. Il est également très doué pour apprendre de nouvelles langues et sa mémoire visuelle est prodigieuse. Il est en effet capable de reproduire une mécanique d’une manière si précise, qu’il peut aussi en représenter toutes ses fonctionnalités.

En 1875, Tesla rejoint l’école polytechnique de Graz en Autriche. C’est à ce moment-là qu’il commence déjà à rêver de construire une machine volante. Et quand il étudie la dynamo de Gramme (premier générateur électrique à courant continu), qui fonctionne soit comme un générateur soit comme un moteur selon le sens du courant, il anticipe alors les avantages que pourrait laisser présager le courant alternatif. L’étudiant s’essaye même à la philosophie. Il impressionne ses professeurs par ses capacités intellectuelles qui surpassent celles de ses camarades, mais aussi celles de ses enseignants.

En 1881, Nikola Tesla doit abandonner ses études, faute de moyens. Il devient ainsi fonctionnaire pour le Bureau Central des Télégraphes Hongrois. Ses compétences lui font rapidement gravir les échelons, pour accéder au poste d’ingénieur en chef du premier système téléphonique de Hongrie. Ce travail lui apporte des connaissances importantes et lui fait comprendre le principe d’un champ électromagnétique rotatif. Grâce à cela, il crée une ébauche de plan de moteur à induction, qui le conduira par la suite vers le courant alternatif.

Un début prometteur

En 1882, il se rend à Paris pour travailler dans la Continental Edison Company de Thomas Edison. Cette société a été fondée un an plus tôt, par un des plus proches associés de Thomas Edison : Charles Batchelor. L’entreprise est en train de mettre en place, en France, les dynamos et les lampes à incandescence. Tesla se fait rapidement remarquer par son assiduité au travail : ses journées commencent à 10 heures (après avoir fait invariablement 27 longueurs à la piscine), pour se terminer à 5 heures du matin. Il possède des connaissances impressionnantes en mathématique et en physique, ce qui le distingue totalement du reste de ses collègues, dépourvu pour la plupart de formation universitaire. Tesla passe d’ailleurs à leurs yeux pour un individu étrange, qu’ils apprécient moyennement. Ils ne comprennent pas comment il peut se passionner pour la mythologie hindoue ou affirmer avec le plus grand sérieux que l’Homme pourra un jour voler ou envoyer des fusées dans l’espace.

De son côté, Charles Batchelor est plutôt impressionné par son ingénieur. Il l’envoie même un peu partout pour réparer ou perfectionner des installations d’Edison. C’est d’ailleurs lors d’une de ces interventions, en 1883, que Tesla met au point un moteur à induction utilisant le courant alternatif. Cela permet de conduire l’électricité sur des distances plus longues, avec des tensions plus fortes. Cette technique se révèle alors trop novatrice et ne suscite aucune attention. L’entreprise d’Edison n’est pas du tout prête à modifier quoi que ce soit dans son système actuel. C’est également à cette période que Tesla amorce ses travaux sur les champs magnétiques rotatifs et ses applications. Il dépose des demandes de brevets de ses découvertes en 1886 et 1888. Mais personne ne considère ses activités avec sérieux. Malgré tout, Batchelor prend tout de même le parti de recommander Tesla à Edison en personne.

Musée Nikola Tesla

Musée Nikola Tesla en Croatie

De l’entente professionnelle…

En 1884, Nikola Tesla et Thomas Edison arrivent aux États-Unis, car ce dernier vient de doter la ville de New York d’un réseau électrique en courant continu. Malgré l’avancée technique, ce service rencontre régulièrement des pannes, des accidents et même des incendies. Un de ses inconvénients est que l’électricité peut uniquement être transportée sur de courtes distances. Cela nécessite donc la mise en place de centrales relais tous les 3 km. De plus, la contrainte principale est que la tension ne peut être modifiée : l’énergie produite doit être raccord avec les appareils qui en ont l’utilité. Il faut ainsi proposer plusieurs circuits de distribution spécifiques selon la tension employée. Un vrai casse-tête.

Afin de simplifier les choses et de résoudre ces différents dilemmes, Tesla propose de privilégier le courant alternatif qui serait une solution plus appropriée. Mais Edison s’y oppose farouchement, en fervent défenseur de son courant de prédilection. Adopter la proposition de Tesla contraindrait aussi la société d’Edison à revoir totalement sa structure. Et son fondateur devrait également renoncer aux rentes qu’il engrange grâce à ses brevets. De plus, la mise en place d’un système énergétique dépendant du courant alternatif demande des connaissances pointues en mathématiques et en physiques. Chose que Thomas Edison ne possède pas. Plus le temps passe et plus ce dernier se rend compte que Tesla pourrait représenter un sérieux concurrent.

Pour donner suite à ce refus qui a entrainé des débats houleux, Edison propose un compromis : il autorise Tesla à étudier des améliorations possibles sur ses dynamos. Il concède même une récompense de 50 000 dollars s’il réussit à concevoir un système plus fiable. Tesla, en quête perpétuelle de reconnaissance et dont la situation ne lui permet pas de refuser cet argent, accepte malgré tout de relever le défi. Des mois durant, il s’échine à la tâche. Jusqu’à ce qu’il se présente, fin 1884, devant Edison, pour lui montrer ses découvertes et sa réussite. Lorsque Tesla demande son dû, Edison se moque de lui en lui disant que ce n’était qu’une plaisanterie, qu’il n’avait jamais eu l’intention de lui verser quoi que ce soit. Scandalisé, Nikola Tesla démissionne de l’entreprise d’Edison en 1885.

… à la Guerre des Courants

En 1886, Nikola Tesla développe donc sa propre société : la Tesla Electric Light & Manufacturing. Il en démissionne pourtant deux ans plus tard à la suite de désaccords avec ses investisseurs financiers. Ils lui demandent en effet de créer un modèle de lampe à arc, sans utiliser le courant alternatif… Un comble pour lui. Tesla avait mis toutes ses économies dans ce projet d’entreprise, il se retrouve à la rue. De leur côté, ses associés se frottent les mains en profitant de la rentabilité de ses travaux et brevets.

En 1888, Georges Westinghouse, ingénieur et entrepreneur, se paye les brevets de Tesla pour la somme de 1 million de dollars ! Il embauche par la même occasion l’inventeur, qui est devenu terrassier dans les rues de New York. Il souhaite que le génie soit à ses côtés pour mener la Guerre des Courants. Car Westinghouse n’a qu’une idée en tête : mettre en place un système de production de courant alternatif pour pouvoir concurrencer le courant continu d’Edison.

Tesla reprend ses travaux et, en 1890, invente la bobine Tesla : un transformateur de courant alternatif à haute fréquence qui décuple la tension. Nous utilisons d’ailleurs tous les jours cette invention révolutionnaire dans certains systèmes électriques, comme les téléviseurs, les appareils HI-FI ou les ordinateurs.

De son côté, Thomas Edison ne baisse pas les bras. Et pour discréditer le courant alternatif, il ne manque pas d’imagination. Pour prouver qu’il est dangereux, il n’hésite pas à tuer par électrocution un grand nombre d’animaux. Pour se défendre, Tesla propose une ampoule avec un meilleur rendement de lumière que celles d’Edison (on utilise toujours celles de Tesla aujourd’hui). Ces ampoules ont toutefois besoin d’un courant à haute fréquence pour leur alimentation. À cause de cela, Edison dénonce encore une fois la dangerosité du processus. Pour démontrer le contraire, Tesla se sert de son propre corps comme conducteur de courant : à haute fréquence, ce dernier ne passe pas au travers, mais à la surface de notre corps.

C’est dans cet esprit de compétitivité qu’en 1893, la société de Westinghouse aménage toute l’infrastructure électrique des États-Unis. Le courant alternatif de Tesla est enfin reconnu.

Tour Wardencliffe de Tesla

Tour Wardencliffe de Tesla

La malchance de Tesla

En 1896, Tesla imagine un système hydroélectrique qui convertit l’énergie des chutes du Niagara en électricité. Cela permet d’alimenter les industries de la ville de Buffalo. La compagnie Westinghouse en fabrique les générateurs, en suivant méticuleusement les brevets de l’ingénieur serbe. La compagnie est alors proche de la faillite à cause de plusieurs procès concernant des brevets de Tesla dont elle fait usage. Mais également à la suite d’investissements couteux pour tous les équipements qu’elle a pourvus en électricité. S’ajoute à cela le rappel d’une clause de contrat entre Westinghouse et Tesla : une redevance de 2,5 dollars en faveur de l’inventeur pour chaque cheval-vapeur (équivalent à 0,7 kilowatt) vendu.

De ce fait, Westinghouse doit à Tesla environ 12 millions de dollars ! Impensable pour la société. Les dirigeants réussissent à convaincre Tesla, et s’engagent à lui racheter ses droits et brevets pour 216 000 dollars. L’ingénieur, toujours empreint de bienveillance, espère ainsi que la compagnie ne coulera pas, permettant au courant alternatif de continuer à profiter au plus grand nombre. C’est uniquement pour cette raison qu’en 1897, il ne réclame pas les royalties qui lui sont dues par le contrat. Mais dans le fond, cela permet simplement à la compagnie de ne pas sombrer.

Lors de cette même année, Nikola Tesla dépose des demandes de brevets du tout premier système radio. Pourtant, Guglielmo Marconi, physicien et inventeur italien, affirme, à tort, avoir déposé le même brevet un an plus tôt. Et c’est effectivement lui qui reçoit le prix Nobel de physique, prétendant que la conception de la radio est bien de son fait. Cependant, en 1943, peu de temps après la mort de Tesla, le Congrès américain admet ses torts et annule le brevet de Marconi sur cette découverte. Malgré cette reconnaissance scientifique, beaucoup trop de monde croit encore aujourd’hui que la radio est bien une invention de Marconi et non de Tesla.

Le génie créatif de Nikola Tesla

En 1898, Tesla construit un bateau radiocommandé, en total précurseur qu’il est. Cet automate est surement bien trop en avance pour son époque, car il ne retint quasiment pas l’attention. La majorité des gens n’y voit aucun intérêt et les autres pensent à une supercherie.

En 1899, il réalise sa plus grande découverte : les ondes stationnaires terrestres. Tesla souhaite apporter les preuves qu’il est possible de transporter de l’énergie via les hautes couches atmosphériques ou via le sol. Pour en faire la démonstration, il construit un immense transformateur à haute tension de 37 mètres de haut surmonté d’une boule de cuivre. Avec cette expérience, il arrive à éclairer 200 lampes, sans le moindre fil, positionnées à 40 kilomètres de distance !

En 1900, il bat son record précédent et construit une tour de 57 mètres de haut : la tour de Wardenclyffe. Elle fonctionne comme un générateur géant, censé puiser son énergie dans la croûte terrestre. Cette tour est l’image parfaire de la bienveillance de Tesla, car il pense sincèrement que n’importe qui sur la planète, à n’importe quel endroit, mérite l’accès à l’électricité, gratuitement. Oui, rien que ça ! Hélas, en manque de fonds, il est obligé de stopper son projet en 1903. La tour est détruite en 1917. Imaginez comment aurait été le monde si l’électricité était en libre-service depuis toujours !

À la suite de l’échec de cette expérience, Nikola Tesla sombre peu à peu dans l’oubli. Les grosses entreprises, obnubilées par l’argent, ne supportent plus les inventions prometteuses que l’ingénieur souhaite proposer au plus grand nombre, gratuitement. C’est surtout ce dernier point qui fait grincer le plus de dents. Peu de personnes prétendent s’engager pour financer son travail. Malgré tout, il ne renonce pas et poursuit ses expérimentations. Il ne cesse jamais de créer et d’imaginer, car le seul but de sa vie est d’améliorer la condition humaine. Un génie, doublé d’un cœur foncièrement bon.

Nikola Tesla a toujours rêvé de voler, depuis sa plus tendre enfance. Il avait mis ses recherches de côté pour se concentrer sur l’électricité. Mais, en 1921, il dépose une demande de brevet sur un appareil volant, à hélice et à décollage vertical. Il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec nos hélicoptères actuels.

1928 est l’année de son dernier brevet : il apporte des améliorations à son appareil volant de 1921.

Les inventions de Tesla

Les inventions de Tesla

 

Les zones de mystère autour de Nikola Tesla

Nikola Tesla meurt en janvier 1943, presque oublié de tous. Peu de gens se rappellent ses années de gloire. Mais dans son coin, le FBI, lui, garde un œil sur cet inventeur de génie. C’est pourquoi, lorsqu’il disparait, l’agence s’empresse de récupérer tous ses brevets, travaux et inventions pour les classer top secret. Le mystère est bien là : pourquoi le FBI a-t-il fait ça ? La version officielle est que le gouvernement ne souhaite pas que les recherches de l’ingénieur tombent entre les mains des opposants du pays : ils auraient pu en tirer parti et obtenir des avantages dans les conflits.

L’agence révèle au compte-goutte les découvertes de Tesla. Pendant 75 ans, tout est resté secret. Mais grâce à la Loi sur la liberté d’information, le public peut enfin apprendre certaines choses. Est-ce qu’ils comptent nous informer de tout ou une partie demeurera pour toujours sous le sceau du secret ? Nous ne le saurons probablement jamais.

Parmi les documents rendus publics, une lettre est adressée directement à J. Edgard Hoover, le premier directeur du FBI. La gravité d’un article dans lequel Tesla présente une arme au rayon mortel et son « importance cruciale » pour la guerre à venir. Il démontre comment le pays en possession d’une telle arme bénéficierait d’un énorme avantage sur ses ennemis. Depuis cette divulgation, il est conseillé à Tesla de rester en permanence sous protection, en vue d’éventuels espions. Dans ces documents, il est également fait mention que l’inventeur avait développé, en plus du rayon de la mort, une torpille futuriste qu’aucun autre pays ne possédait à cette époque.

Des interviews et articles de Tesla prouvent qu’il avait énormément de projets et travaux en cours. Il est même parfois question d’une machine volante, possédant la capacité de se propulser dans n’importe quelle direction au moyen de certaines fréquences se réfléchissant sur les surfaces. Rien que ça ! Et Tesla en parle réellement dans un de ses livres autobiographiques. Pourquoi n’y en a-t-il aucune trace dans ce que le FBI a révélé ? L’agence l’a-t-elle construite en secret pour les États-Unis ? Mystère encore une fois.

Les rumeurs les plus folles

Une des théories les plus folles est que Tesla aurait réussi à créer une machine à remonter le temps. Elle serait à la fois émettrice et réceptrice, c’est-à-dire que sans bouger, elle agirait comme un « portail » entre les époques. Plusieurs sites sur internet parlent de toutes les théories possibles sur cette invention qui existerait et aurait même été utilisée dans les années 90. Que vous y croyiez ou non, elle suscite en tout cas énormément d’intérêt, de questionnement et d’intrigue sur la Toile.

Il existe tellement de mystère autour des réflexions et inventions de Nikola Tesla, que lorsqu’il est question de ses créations, on ne sait plus très bien où se situe la limite entre le fantasme et la réalité. Certaines choses sont heureusement bien concrètes : ses brevets, ses interviews de l’époque, ses œuvres autobiographiques ou encore les témoignages de ses proches. Tout cela se retrouve aujourd’hui dans le domaine public.

En 1975, Nikola Tesla, cet être hors du commun, est enfin reconnu comme un des plus grands scientifiques américains. Il laisse officiellement derrière lui 900 brevets, sans compter ses travaux jamais brevetés ou ceux qu’on lui a usurpés. Vous l’aurez compris, j’admire profondément cet homme extraordinaire, tant pour son génie que pour sa dévotion envers le genre humain. Que vous le connaissiez ou non avant d’avoir lu ces (innombrables) lignes, vous aurez peut-être une pensée pour lui la prochaine fois que vous utiliserez la lumière !

B. A Behrend, le président de l’American Institute of Electrical Engineers disait à propos de Nikola Tesla :

« Si nous devions saisir et éliminer de notre monde industriel les résultats des travaux de monsieur Tesla, les roues de l’industrie s’arrêteraient, les trains seraient immobilisés, nos villes seraient jetées dans la pénombre et nos usines seraient mortes […] Son nom marque une époque dans l’avancement de la science électrique. De ce travail jaillit une révolution. »

Ecrit par

Une pincée de littérature, un zeste de mythologie, une goutte de jeux vidéo et de cinéma, une lichette de marketing et d’informatique, saupoudrer le tout d’ésotérisme et de paranormal et vous n’obtiendrez qu’un aperçu des sujets qui me passionne. J’aime me cultiver et apprendre en permanence, ce qui est un atout dans mon métier de rédactrice web. Vous pouvez découvrir mes articles prêts à être publiés sur Mon profil Wriiters

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