Connu depuis l’Antiquité pour faire reculer les risques d’infections, le cuivre revient sur le devant de la scène. Capable d’éliminer les bactéries, les virus et les champignons en un temps record, il devient particulièrement intéressant dans le contexte de crise du coronavirus. Petit tour d’horizon de ce métal précieux, nouvelle arme de guerre contre le SARS-CoV-2, et de ses utilisations dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus.
Des alliages capables de faire “exploser” le virus
Bill Keevil, microbiologiste à l’université de Southampton en Angleterre, est formel : plusieurs virus, dont le coronavirus, qui donne du fil à retordre aux équipes de recherche, ne résiste pas à l’exposition au cuivre. L’effet serait quasi-immédiat et générerait une explosion de l’enveloppe puis des molécules du micro-organisme tant redouté. L’étude a été conduite en 2015 sur un cousin du virus causant le Covid-19 et montre qu’en seulement 20 minutes, une dose de liquide infectieux peut être totalement détruite lorsqu’elle est mise en contact avec un alliage contenant 95 % de cuivre. L’ADN même du virus est brisé.
Les études menées par les universités de Californie, de Los Angeles et de Princeton abondent dans ce sens : le SARS-CoV-2 résiste 2 à 3 jours sur une surface en plastique ou en acier inoxydable, 24 h sur du carton et seulement 4 h sur le cuivre. En 2008, l’EPA, l’Agence américaine de protection de l’environnement, classe 270 alliages de cuivre parmi les matières possédant des propriétés bactéricides.
Mais comment opère le métal pour faire littéralement disparaître le virus ? Le cuivre est composé d’ions qui oxydent les molécules du virus et perforent la carapace du micro-organisme. C’est une véritable machine de guerre qui s’attaque à la constitution-même du virus, de quoi aider à le faire reculer.
Les entreprises spécialisées en première ligne
Les opportunités pour les entreprises travaillant le cuivre sont ouvertes : Copper 3D, une firme américano-chilienne, utilisent l’impression 3D pour créer des objets du quotidien en cuivre afin de limiter l’exposition aux virus et aux bactéries. Ils ont ainsi utilisé leur technologie pour concevoir des masques réutilisables avec des filtres amovibles imprégnés de nanoparticules de cuivre. Le Chili a tout intérêt à développer les usages du métal : il est le premier producteur mondial de cuivre. Une autre de ses entreprises locales propose des textiles avec du fil de cuivre certifié, dont des masques antibactériens. Leur production totale a été vendue : entre 15 000 et 20 000 dispositifs de protection ont pris le chemin, entre autres, de centre de soins.
Au Texas, l’équipe de recherches de la West Texas A&M University a mis au point des autocollants en cuivre à apposer sur toutes les surfaces souvent manipulées, comme les poignées de portes, les interrupteurs. Ainsi, la propagation du virus est ralentie et maîtrisée. Ils sont disponibles en vente au grand public, ce qui permet à tout à chacun de pouvoir s’équiper pour lutter contre la diffusion du SARS-CoV-2.
La France n’est pas en reste : Lebronze-Alloys, une société spécialisée dans les alliages de cuivre, poursuit des recherches dans le rôle du cuivre dans la lutte contre le coronavirus et a lancé la production e poignées de portes et de mains courantes en alliage de cuivre afin d’équiper les résidences accueillant des personnes âgées.