Alors que le bilan de décès ne cesse de s’alourdir chaque jour, les établissements médicaux sociaux ou Ehpads (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), sont lourdement impactés par le coronavirus. On compte 15583 morts survenues dans les hôpitaux et 9312 dans les Ehpads.
Lourd tribut, profonde tristesse. Alors que les chiffres ont mis un certain temps pour être transmis, c’est un véritable drame qui est en train de se dérouler. On le sait depuis le début de l’épidémie, les personnes âgées sont les plus touchées. Mais face à tous ces décès, comment les familles peuvent-elles faire leur deuil ? Une famille qui a subi ce drame témoigne, elle nous fait part de sa colère et de sa tristesse sur Europe 1.
« La personne que l’on aime est morte seule… »
En pleine épidémie de coronavirus, il est impossible pour certaines familles de faire leur deuil ou de dire « au revoir » à leurs proches. Face à cette pandémie, des mesures ont été prises pour l’enterrement des défunts avec l’annulation des offices religieux la plupart du temps, et l’impossibilité de voir le défunt avant son départ pour la mise en bière.
De plus, faire son deuil en période de confinement peut entraîner un risque d’isolement encore plus important.
Lionel Petitpas décide de mener le combat
« Elle m’a fait un signe depuis l’ambulance, et je ne l’ai plus jamais revue »
Voici les propos terribles que prononce Lionel PetitPas quand il raconte à Kombini News l’épreuve qu’il a vécue. Il a perdu sa femme le 29 mars dernier des suites du coronavirus.
Sa femme, diabétique de type 1, a eu de la fièvre en forte poussée. Les équipes médicales sont arrivées rapidement pour la prendre en charge et la conduire à l’hôpital sans son mari Lionel. C’est la dernière fois qu’il l’a vue.
Son état s’est vite aggravé et elle est décédée le 29 mars au matin, seule. Lionel Petitpas explique que malgré son éloignement, les médecins le tenaient informé de l’état de santé de sa femme. Après cela, elle a été mise en bière le matin même et transportée au funérarium.
« Un établissement fermé et confiné » où personne a pu assister à la crémation. De plus, il explique que l’enterrement s’est fait en présence d’une partie de sa famille, 9 au total. Pas d’embrassades, pas de moments de contacts directs. Il parle de « moments volés qu’il ne revivra jamais. »
Il se dit en colère contre les responsables politiques français. « Du président au Premier ministre, en passant par Agnès Buzyn qui était confrontée à cette crise, qui a quitté son ministère pour des raisons électoralistes, et qui ensuite fait une interview en précisant qu’elle savait« , dénonce Lionel Petitpas.
« Tous savaient, et personne n’a rien fait. C’est incroyable ce que je peux leur en vouloir ».
Il continue son combat pour que les morts du Covid-19 ne soient pas oubliés et qu’ils soient honorés par le pays après la période de confinement à travers une pétition.
Il explique :
« Mon combat est, dans un premier temps, la création d’un collectif départemental afin que soit honorée la mémoire des victimes du Covid-19, et pourquoi pas d’autres collectifs dans d’autres départements ! »
Si vous souhaitez signer sa pétition, vous devrez vous rendre sur le site concerné. Pour lui écrire un mot, vous pouvez vous rendre sur son Facebook.
https://www.facebook.com/konbinifr/videos/592740477981655/
