Du début du confinement jusqu’à maintenant, de nombreux Français ont applaudi les soignants depuis leurs fenêtres et leurs balcons. Pourtant, maintenant que ces derniers montent le ton devant Emmanuel Macron pour réclamer un salaire plus décent, les insultes et les commentaires désobligeants fusent sur les réseaux sociaux. Découvrez dès maintenant ce qui est reproché aux infirmiers et autres personnels du corps médical dans une suite d’arguments tous plus décevants les uns que les autres…
La genèse du conflit
Ce vendredi 15 mai 2020, le Président de la République Emmanuel Macron était de retour à la Pitié Salpêtrière. Durant cette visite, 2 infirmières l’ont interpellé et lui ont demandé de rendre des comptes. Si vous n’avez pas encore visionné cet échange, nous vous laissons le soin d’en prendre connaissance.
https://twitter.com/BFMTV/status/1261299306981732354?s=20
Largement diffusée sur les réseaux sociaux, cette vidéo a donné naissance à des commentaires que l’on n’imaginait pas lire si peu de temps après le confinement et surtout lorsque nous sommes encore en pleine crise sanitaire. Il semble que les messages de soutien et d’encouragement ont vite été oubliés pour laisser place à une hypocrisie sans nom !
Quand des internautes se déchainent
Si la plupart des commentaires sont généralement favorables à une augmentation des salaires du corps médical, ceux sur lesquels nous attirons votre attention sont beaucoup plus “nauséabonds”. Nous vous proposons d’en découvrir quelques-uns.
Les applaudissements pour les soignants paraissent déja être bien loin… pic.twitter.com/gQey3JMcnu
— Aviscène (@AviScene_) May 16, 2020
Que penser alors de ce gouffre, ce décalage entre le soutien, la compréhension et les encouragements envoyés aux soignants il y a encore quelques jours ? Tout cela n’était-il qu’une participation à une activité sympa pour occuper votre confinement ? Aviez-vous besoin de vous donner bonne conscience ?
De nombreuses personnes ont travaillé pendant que d’autres restaient confinés. Pour autant, très peu d’entre elles peuvent rivaliser avec les soignants en ce qui concerne leur proximité avec le virus. Pourtant certains n’hésitent pas à se comparer à ces derniers !
D’autres pensent croire que les études de médecine sont gratuites et intégralement financées par l’État. Les familles ayant réglé la note et les étudiants ayant pris des crédits, travailler tout en étudiant, seront très heureux d’apprendre qu’ils ont fait tous ces efforts dans le vide…
Quelques autres commentaires parlent de vocation. Un boulanger qui aime son métier doit-il donc distribuer ses baguettes gratuitement ? Un maçon doit-il construire une maison pour 1 € symbolique ? Non, non et encore NON ! Tout travail mérite salaire, mais encore faut-il que ce salaire soit réaliste.
Vous pourrez aussi découvrir plus haut que les infirmiers et infirmières sont fonctionnaires. Si certains semblent croire que cela leur permet de faire 35 heures par semaine, nous leur conseillons de faire quelques recherches sur le web pour découvrir quelques témoignages du quotidien de ce métier.
En conclusion
De plus en plus souvent, l’argent fait ressortir le pire du web. Il y a quelques semaines une pétition y était lancée par des internautes désireux de voir retirer le projet d’une aide exceptionnelle versée par la CAF aux foyers modestes touchant le RSA. Comme arguments nous pouvions lire que ces allocataires profitaient du système et ne travaillaient pas. Entre les termes “assistés”, “kasoss” et autres joyeusetés pleines de poésie, une véritable haine ou jalousie par rapport à cet argent donné était clairement lisible. Pourtant, de nombreux travailleurs ayant des revenus faibles ont droit à cette allocation.
Aujourd’hui, c’est le corps médical qui en prend plein la figure. La crise sanitaire en cours nous montre pourtant que les infirmiers et infirmières, tout comme chaque travailleur hospitalier ou du domaine de la santé, ont un rôle essentiel pour nous soigner, nous protéger. S’ils étaient nos héros hier, pourquoi ne le seraient-ils plus dès que l’on peut remettre le nez dehors ? Doivent-ils vivre sous les ponts ou mourir d’épuisement pour être enfin entendus ou compris ?
Si demain, tous ces travailleurs médicaux arrêtaient d’exercer, qui vous soignerait lorsque vous en auriez besoin ?